Impacts sur les populations et la planète : tout est dans les données
Si ce qui se mesure se traduit en action, alors pensons absolument aux populations et à la planète en termes de mesure
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« La mesure, et l'assurance que les entreprises agissent comme elles le prétendent, sont essentielles si l'on veut prendre au sérieux la protection des populations et de la planète, et si l'on veut que les entreprises atteignent leurs objectifs de durabilité à long terme, déclare John Rogers, directeur financier de WPP.
Nous savons que les entreprises se soucient énormément de leurs performances financières et de la manière dont elles sont mesurées. Je pense qu'il est vraiment important que les entreprises traitent leur impact sur la société et l'environnement avec le même degré de rigueur, de mesure et d'assurance. Ce n'est qu'alors qu'il sera clairement démontré qu'elles agissent comme elles prétendent le faire. »
La liste des parties prenantes qui bénéficient de cette approche est longue. « Ce n'est pas seulement important pour les investisseurs, c'est aussi important pour nos clients, nos collaborateurs, nos fournisseurs et l'ensemble de la communauté. Toutes ces parties prenantes seront rassurées par le fait que les paramètres de durabilité sont mesurés correctement et que les organisations sont tenues de rendre compte de la réalisation des promesses qu'elles ont faites », déclare Rogers. « C'est également essentiel à notre réussite ».
La conversation sur les impacts et la responsabilité est désormais entendue de toutes parts : investisseurs, fonds de pension, banques, compagnies d'assurance, gestionnaires d'actifs, secteur des services professionnels, organismes de réglementation, organismes de normalisation, entreprises, etc. « Mais nous devons transformer toutes ces discussions et ces grandes intentions en véritables changements positifs. Et je pense que le meilleur moyen d'y parvenir est de disposer de moyens précis et solides pour mesurer les résultats », dit Rogers.
L'avantage de faire ce qu'il est bon de faire
Mesurer ce que nous chérissons présente également des avantages très concrets pour la capacité des entreprises à obtenir des financements à des conditions favorables. Chez WPP, faire ce qu'il est bon de faire lui a permis de conclure un accord de prêt lié à la durabilité en vertu duquel le paiement des intérêts est directement influencé par divers objectifs de durabilité.
« Si vous réussissez à assurer la durabilité dans votre organisation, les intérêts que vous payez sur le prêt seront moins élevés », explique Rogers. « Et si vous ne parvenez pas à atteindre les objectifs, les intérêts sur le prêt seront plus élevés. Il y a donc clairement une motivation directe pour l'organisation à atteindre les objectifs de durabilité pour parvenir à un coût de financement plus bas. Mais il est conçu pour refléter et être inclus dans une stratégie de durabilité beaucoup plus large, qui vise à réduire notre empreinte carbone dans l'ensemble de notre organisation. »
L'accord dépend essentiellement de trois indicateurs clés de performance (ICP) qui déterminent le coût du financement. Deux de ces ICP sont internes à l'entreprise, le troisième étant mesuré par un organisme externe. « Les deux premières cibles sont liées à nos émissions de niveau 1 et 2. Nous nous sommes engagés à les réduire à zéro d'ici 2025 et nous avons mis en place des cibles scientifiques très claires pour celles-ci », explique Rogers. « La mesure externe est plus large. Il s'agit d'un score attribué par la Sustainalytics Management School, qui se penche sur la capacité d'une organisation à intégrer le développement durable dans toutes ses activités. »
Si la réduction du coût du capital est bienvenue, tout comme la contribution de l'accord à l'intégration de la durabilité dans les processus de WPP, le signal que cette initiative envoie aux marchés est peut-être encore plus intéressant. Rogers a l'habitude de telles initiatives, bien que ce soit le premier mécanisme de ce genre qu'il ait supervisé chez WPP. Il connaît bien la façon dont les facilités de crédit renouvelables liées à la durabilité peuvent être la première étape dans la poursuite d'initiatives d'investissement durable.
Bien sûr, lorsque les entreprises comprennent leurs impacts sur les populations et la planète (et qu'elles favorisent le changement grâce à des données rigoureusement collectées, reproductibles et garanties), les prêteurs ont eux aussi le sentiment rassurant de fonctionner au sein d'une communauté d'affaires responsable. « Nous faisons tous partie d'un écosystème commercial plus large, souligne-t-il. « Les entreprises ne se lancent pas dans des activités isolées. »
La poursuite des objectifs de neutralité carbone nous le rappelle. Oui, les niveaux 1 et 2 concernent les propres activités d'une entreprise, mais le niveau 3 concerne uniquement les impacts extérieurs à l'entreprise, dans la chaîne d'approvisionnement, et c'est là que se situe 98 % de l'impact carbone de WPP.
« Nous devons travailler en étroite collaboration avec nos fournisseurs et comprendre leur empreinte à l'échelle mondiale. Les systèmes et processus que nous avons mis en place pour mesurer nos impacts de niveau 3 sont essentiels, et nous travaillons beaucoup sur la façon dont nous intégrons nos fournisseurs, sur la manière dont nous recueillons les données à leur sujet, non seulement sur leur identité et sur leurs produits ou services, mais aussi en termes d'empreinte environnementale et d'impact social », explique Rogers.
Le triple bilan
Les professionnels de la finance ne sont pas les seuls à parler de « triple bottom line » ou triple bilan. L'expression est désormais régulièrement utilisée dans le monde des affaires pour rappeler que le résultat net traditionnel, c'est-à-dire celui qui concerne les performances financières, doit être associé à un deuxième résultat qui concerne l'environnement, et à une troisième qui montre l'impact social.
« Je suis convaincu qu'au cours des cinq prochaines années, nous serons soumis à autant d'examens, de mesures et d'audits de notre capacité à réaliser nos performances et à tenir nos promesses et nos engagements en matière de facteurs environnementaux et sociaux que nous le sommes aujourd'hui en ce qui concerne la nécessité de respecter nos objectifs financiers. Je pense que c'est une bonne chose », affirme Rogers. « Je crois que les organisations devraient se concentrer sur une vision globale, l'impact que nous avons sur la planète et la société, et être évaluées par rapport à cela ».
Pour que le reporting non financier soit aussi solide que son équivalent financier, l'intégrité des données est essentielle. « Nous voulons prendre de l'avance, déclare Rogers, et nous voulons être des leaders »
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